III.1 Technique de mise en oeuvre

III.1.1.mise à l'eau

    A. Manuellement                                                             

Pour les sonars de faible portée, la mise en oeuvre est en général aisée en raison de l'encombrement minimal et du faible poids du poisson (1m de long pour un poids de 20 kg par exemple). La mise à l'eau peut alors s'effectuer manuellement à deux personnes, sans grue ni treuil. 


    B. A l'aide d'un treuil

Pour améliorer la stabilité et donc la navigation du poisson, on utilise un treuil. Il permet d'avoir une certaine souplesse opérationnelle, notament pour le réglage de la profondeur d'immersion et le relevage rapide en cas de problème technique ou d'obstacle imprévu

Pour les sonars les plus lourds, on utilise un treuil et une grue.

Un sonar mis à l'eau à l'aide d'une grue

 Le point d'ancrage du câble de remorquage devra être aussi stable que possible, donc situé près du centre du navire. Une fois le sonar immergé, le zéro se fait sur le compteur de la poulie du treuil.

a.Un treuil, b.Une poulie compteuse

Pour améliorer la navigation du poisson, on peut utiliser un treuil à tension constante ou tout autre système d'armortissement des à-coups de remorquage.

 

III.1.2. Le remorquage
    A. Le cable de remorquage

 Le câble de remorquage est éléctro-porteur. Il assure la transmission des données du poisson à la centrale d'acquisition; il comporte une partie porteuse et une partie électrique. La partie électrique qui permet la circulation des données est entourée par la partie porteuse constituée par deux gaines de fils d'aciers disposées en spirales de sens contraire développant ainsi un effet anti-giratoire pour l'ensemble (câble de type diagraphique).

Le câble électro-porteur peut être caréné pour diminuer sa traînée et aussi limiter les bruits. Il peut résister à plusieurs tonnes de tension.

Un câble caréné
La longueur du câble est parfois limitée du fait de l'atténuation du signal par diffusion. De
même, la résistance électrique du câble étant fonction de sa longueur, il convient d'adapter la tension
électrique.
Le tableau présente l'atténuation pour un système WAVERLEY 3050E

La qualité des données acquises, dépend en partie de l’état du câble, c'est pourquoi il faut lui apporter une attention particulière, et le garder dans un bon état aussi bien du point de vue mécanique qu’électrique. Cela implique qu’avant toute opération, il faut toujours vérifier l'intégrité physique du câble sur toute sa longueur, et porter une attention toute particulière au raccord câble-poisson pour que ses capacités électriques et mécaniques soient gardées.

 

    B. La méthode de remorquage:

Le remorquage se fait avec un navire de surface qui traîne le poisson par le câble décrit ci-dessus. La méthode à adopter dépend des possibilités du navire, des objectifs et des conditions de mise en œuvre (profondeur d'eau, morphologie du fond...):

Le remorquage par l'arrière donne une plus grande liberté de manœuvre du navire Le point d'ancrage du câble de remorquage devra être aussi stable que possible, donc situé près du centre du navire . Le remorquage par l'arrière s'utilise surtout pour les sonars grand fond (le bruit provoqué par le bateau n'a dans ce cas aucun effet).

Le remorquage sur le côté est utilisé dans certains cas de "survey" (localisation des structures immergées par exemple) opérant à faibles profondeurs. Pour obtenir un signal de qualité, il faut limiter au maximum le bruit du navire (bulle et remous créés par les hélices), on traîne donc le poisson sur le côté du navire.

Le remorquage par l'avant permet une réduction optimum des bruits dues au navire. Cependant cette opération n'est pas sans difficultés et nécéssite une surveillance continue.


    C.La vitesse de remorquage

La qualité de l’enregistrement dépend de la navigation du poisson.

Un des facteurs principaux de la bonne navigation du poisson est la vitesse de remorquage. Celle-ci doit être adaptée aux objectifs et aux conditions extérieures. Elle est calculée à partir de la longueur de cable filé et la profondeur d’immersion souhaiter.

Une vitesse non adaptée peut provoquer des distorsions de l'enregistrement. L'image se trouve déformée du fait que le signal n’ait pas été échantillonné correctement. Si la vitesse est trop faible ou trop rapide, l'objet enregistré ne représentera pas sa forme réelle.

III.1.3 Le poisson au fond

             A). La profondeur d'immersion du poisson :

La profondeur d'immersion est une composante de la vitesse du navire et de la longueur de câble filé. Rappelons qu'en théorie, l'optimisation de la qualité des données implique une altitude du poisson égale à 10 à 20% de l'échelle choisie. schéma

Il est toutefois possible pour une vitesse et une longueur de câble imposées, d'augmenter l'immersion du poisson en utilisant un outil spécial appelé dépresseur ou divergent plongeur.

Un dépresseur :

Les poids
dépresseurs vont tirer près du fond un poisson à flottabilité neutre. Le mouvement du poisson est ainsi découplé de celui du bateau.

 

L'effet d'un dépresseur :

Les paramètres essentiels dont il faut tenir compte en ce qui concerne la profondeur d'immersion du poisson sont :

- La réflexion des ondes sur la surface de l'eau:

Pour éviter les réflexions des ondes sur la surface de l'eau, il faut immerger le poisson à une certaine profondeur. Cette profondeur peut être déterminée suivant la connaissance de l'énergie sonore émise par les lobes secondaires (étude du diagramme d'antenne fourni par le constructeur). Plus on immerge le poisson, moins il y a de réflexion sur l'interface océan/atmosphère.

Plus on immerge le poisson, moins il y a de réflexion sur l'interface océan/atmosphère.

- Le milieu de propagation:

Dans les zones où la température et la salinité n'est pas homogène (thermocline, interface eau douce/eau salée, néphéloïde...), la distorsion est importante au niveau des enregistrements. On immerge alors le poisson le plus près possible du fond de façon à ce qu'il soit sous la thermocline ou sous l'interface située dans le milieu liquide.

- la morphologie du fond :

Lorsqu'un fond est accidenté et présente des reliefs, le poisson est susceptible de les heurter. Il est nécessaire d'être vigilant et pour remonter le poisson rapidement d'avoir un treuil à grande vitesse d'enroulement.

Attention, lorsque la vitesse du navire décroît (fin de profil, obstacle...) le câble se rapproche de la verticale et le poisson descend.

     B.  l'espacement des profils :

L'espacement des profils doit être choisi de façon à obtenir une couverture strictement sans lacune. C'est pourquoi, on prévoit toujours un recouvrement entre les profils. Dans le cas le plus général, ce recouvrement est de l'ordre du cinquième de la portée. Toutefois, dans de mauvaises conditions de mer, on peut être amené à préférer un recouvrement plus important pour éviter les zones de blanc éventuelles dues au phénomène de lacet.

    C. navigation du poisson:

Elle doit être la plus constante possible (dans l'espace et dans le temps). Elle est dépendante :
    - des courants,
    - de la houle,
    - du vent,
    - de la navigation du navire,
    - de la souplesse du câble.

Ces différents paramètres peuvent provoquer des déformations du signal lors de l’acquisition. Pour palier à ces phénomènes on peut utiliser quelques méthodes développés dans le chapitre suivant: (traitement des données).